Claude FOURNIER dans sa maison de Carennac
Claude Fournier, né le 5 août 1940 à Rome (Villa Médicis), cardiologue.
Carrière hospitalière à L’Assistance Publique Hôpitaux de Paris : Externe, puis Interne des Hôpitaux de Paris, puis chef de clinique, puis, à partir de 1982, Médecin des Hôpitaux de Paris. Une centaine de publications scientifiques. Retraite hospitalière en 2003.
Carennacois par sa mère, fortement influencé dans son œuvre littéraire (poèmes, pièces de théâtre, romans) par les vacances à Carennac prises lors de la petite enfance (et plus tard).
Possède à Carennac une maison du 18ème siècle dans laquelle il passe l’essentiel de ses vacances d’été avec sa compagne Béatrice Simon, professeure d’anglais retraitée. Cette maison a servi autrefois d’école de filles que sa mère a fréquentée dans les années 1920.
Les vendanges de 1950
Rouges, les bœufs salers, portent presque endormis,
à leur cou pas à pas, maculée, la charrette.
Les hautes roues cerclées se déroulent à demi,
hésitant sous les hanches saccadées des bêtes.
Nous revenons des vignes, vendangeurs-semblant
lèvre rose-sucrée où coulait l’eau du fruit,
fesses étroites calées près des paniers tremblants,
nos pieds libres ballant aux cahots et aux bruits.
L’air sentait l’herbe chaude en frôlant le coteau.
Midi allait descendre et lancer ses couteaux
Sur les hommes et les arbres en sa superbe attaque
et l’on pouvait voir bleue l’Auvergne du matin,
le Quercy dans ses causses et le bas Limousin
de Collonges la Rouge au jaune Carennac
Toutes deux
Vous sentirez l’humus, les pierres bises,
l’eau. La lumière apaisée sera vôtre,
l’on éprouve Dieu dans l’une et l’autre,
une même fraîcheur nimbe les deux églises.
C’est Notre Dame,
riche assoupie sur l’océan de Beauce
et c’est la cathédrale inverse,
l’igue profonde que la nature perce,
tout efflanquée, dans le désert des causses.
Août 1990
Pourquoi j’entends l’angélus et l’écoute
Vous, comme sur l’Arche, ours, serpents, colibris
ultimes, écoutez ! Sur l’homme et ses débris,
sur la mort haut couverte de son ex-libris,
passer la seule vie qui ne change pas,
l’angélus porté par son cheval au pas.
Sur l’arbre bas qui peigne l’eau comme les doigts,
sur les bords envasés que la rivière boit,
sur le lièvre sui court et que l’épervier voit,
dans les nuages bleus où le temps ne va pas,
l’angélus porté par son cheval au pas.
Août 1987
Publication soutenue par l’association « Carennac Histoire, Archéologie, Patrimoine » Présidée par Jean-Pierre Caussil et par « l’Association Vivre Ensemble à Carennac » Présidée par Olivier Gassmann.